Vous arrive-t-il d’être gêné.e par certains comportements de vos collègues ? 

Identifiez-vous plus facilement « défauts » que « qualités » chez vous comme chez les autres ?  Si la réponse est oui, le Quadran d’Ofman est fait pour vous !

Certains comportements qui nous agacent prodigieusement peuvent réveiller de véritables réactions et nous conduire à des comportements qui ne sont pas alignés avec nous. Ils seront très variés : de l’arrogance, au pointillisme, suspicion, en passant par la mollesse, etc.

Dans cet article je propose un outil accessible : le « Quadran d’ofman® « , basé sur une approche systémique, nous permettant d’appréhender différemment les relations, mieux se connaître, gagner en confiance et transformer des antagonismes en de fertiles complémentarités.

Le Quadran d’Ofman ? Qu’est ce que c’est ?

Le Quadrant permet de distinguer les axes de blocages et les axes de développement dans la relation. 

Il est constitué de 4 pôles  : – « Qualité fondamentale » ; -« Piège » ;- « Challenge » ; -« Allergie ».

A l’origine, il y a Daniel Ofman qui a conçu cet outil il y a 25 ans aux Pays-Bas. C’est un expert néerlandais en développement des organisations, Directeur de l’entreprise Core Quality et auteur de divers ouvrages. 

Au Pays-Bas, ce modèle est couramment utilisé dans l’enseignement universitaire ou technique, les écoles primaires, etc.

1 – Nos qualités fondamentales 

Connaître et exprimer nos qualités c’est admettre nos ressources. C’est réellement bénéfique de les identifier car elles améliorent la connaissance de soi et permettent de se dépasser. Chaque être humain a ses propres qualités fondamentales pouvant être très différentes d’une personne à une autre. 

Nous pouvons les repérer, lorsque, par exemple, nous nous disons : « oui, mais ça c’est normal, c’est facile pour moi ! » ; nous les utilisons de façon naturelle ; n’oubliez pas non plus, les qualités que l’on vous a toujours reconnues.

2 – Nos pièges 

Une qualité exprimée à l’excès devient un piège ! 

Les pièges ne sont rien d’autre que les comportements que nous adoptons sous stress. Nos pièges préférés sont le résultat naturel de nos qualités propres et sont des comportements habituels ou des stratégies de protection. 

Donc comprenez qu’une qualité peut aussi tourner en notre défaveur.

Par exemple un de vos collaborateurs est conciliant et compatissant. Dans une situation de stress cette qualité exprimée de manière excessive, se mue en piège, c’est-à-dire que la personne commence à subir les exigences des autres, n’exprime plus ses besoins. Elle peut même devenir confuse, très émotive ou dépendante. (Cette même personne souffre du caractère rigide du processus managérial et de l’impossibilité d’exprimer pleinement sa créativité, compétence qui lui est pourtant demandée pour faire avancer les projets.) 

Citons des exemples :

Lorsque Marie dépasse les bornes en ce qui concerne sa qualité de « détermination » , elle devient « obstinée« .

Pour Paul, trop de « créativité » peut le conduire à « l’éparpillement ».

Pour Elsa, trop de « modestie » à devenir « invisible ».

Pour Antoine, trop d’ « orientation résultat »  à une « obsession du score ».

La pépite du piège : les « critiques reçues » renseignent nos « qualités premières ».

Lorsque nous entendons « ne soit donc pas tant… » et que nous sommes enclin à nous justifier ou à nous défendre, nous pouvons aussi appuyer sur la touche ‘pause’ et réfléchir à cette question : 

« De quelle qualité initiale suis-je dans le trop, dans l’exagération ? »

3 – Le challenge

Le couple « qualité-piège » nous révèle le « challenge » que nous pourrions désigner comme une qualité ressource que je dois développer. 

Notre challenge est le contraire de notre piège en positif. Notre objectif est de trouver un équilibre entre notre « qualité fondamentale » et notre « challenge » afin d’éviter son piège. Il faut absolument le découvrir, car c’est ce que désirons ; une aspiration profonde que nous n’osons pas exprimer, ou/et des potentiels inexploités.  

Revenons aux exemples :

Donc pour Marie qui peut se montrer « obstinée », un de ses challenge est la   « souplesse« .   

Pour Paul, « créatif » –> « éparpillement » , le challenge sera le « cadrage » et la « limitation » dans les pistes à explorer.

Pour Elsa, « modeste » –> « invisible », ce sera « l’affirmation de soi » 

et, pour Antoine, « orienté résultat », –> « obsession du score », ce sera  l’attention portée à la manière d’obtenir le résultat dans ses objectifs et se maintenir au processus.

La pépite du challenge : combiner qualité première et challenge fait disparaitre nos pièges et nos allergies.

Le génie du « ET » prévaut à la tyrannie du « OU’ »et du « OUI MAIS ». Il s’agit de privilégier le « ET« , qualité « ET » challenge. 

Pour amorcer votre challenge, vous pourriez réfléchir à cette question :   

« Sur quoi et sur qui puis-je compter pour développer mon challenge ? »

Mais attention, ce challenge poussé à l’extrême génère un comportement à l’opposé de notre qualité, et ainsi une réaction allergique.

4 – L’allergie

Le comportement qui est l’exagération du « challenge », c’est-à-dire un excès de la qualité du « challenge », c’est « l’allergie ».

Elle se vérifie également car elle est bien l’opposée de la qualité fondamentale. Ce challenge, poussé à l’excès, coïncide avec notre allergie : une personne trop structurée peut se montrer maniaque.  

L’allergie c’est ce que nous ne supportons pas chez l’autre, en réalité c’est ce que nous refoulons, et que nous avons peur d’exprimer. 

Avouons que nous sommes parfois irrité.e par le comportement d’autres personnes. Nous pensons que ces personnes sont « difficiles » et nous pensons qu’elles devraient faire un effort pour changer. 

Mais, au fait, les personnes « difficiles » existent-elles réellement ? D’après Daniel Ofman, la réponse à cette question est NON !

Plus nous verrons notre propre « allergie » se refléter dans une autre personne, plus nous réagirons de façon excessive et plus nos pièges volerons en éclats. Ainsi, comprenez que la pertinence de ce qui vous rend le plus vulnérable n’est pas votre piège mais votre allergie.

Pourquoi ? Parce que c’est votre allergie qui dévoile votre piège, comme un effet miroir. Si nous rencontrons nos allergies chez les autres, nos points faibles sont mis à jour.

Avant de revenir sur Marie, Paul, Elsa et Antoine prenons deux exemples : un « empathique » qui ne supporte pas un « dictateur » peut avoir une capacité à affirmer ses opinons et à décider. Un homme d’action, qui ne supporte pas les « mous » et leur côté « passif » prononcé, pourrait y trouver des trésors de patience. 

Retrouvons nos amis : 

Lorsque Marie dépasse les bornes en ce qui concerne sa qualité de « détermination », elle devient « obstinée« , son challenge est la « souplesse« , mais trop de souplesse risque de la conduira dans l’indécision, son « allergie ».  

Pour Paul, « créatif », éparpillement, son challenge sera le cadrage et la limitation dans les pistes à explorer, trop de cadrage le conduira à un « cadre strict et enfermant » 

Pour Elsa, « modeste », invisible, le challenge sera l’affirmation de soi ; trop d’affirmation de soi pourra tendre à « l’arrogance ».

Pour Antoine, « orienté résultat », obsession du score, le challenge sera l’attention portée à la manière d’obtenir le résultat dans ses objectifs et se maintenir au processus, pourra conduire à des « procédures à outrance ».

–La pépite de l’allergie : les gens qui nous agacent le plus sont porteurs du germe dont nous avons le plus besoin.

Malheureusement nos allergies nous aveuglent (croyances et peurs implicites), car nous portons trop rapidement des préjugés et des jugements.  

Apprendre à identifier et prendre conscience de nos allergies, nous permet de défaire des nœuds relationnels, et aussi de bénéficier d’un apprentissage durable de nos propres comportements.

Et, identifier les pièges et allergies de cette autre personne nous entraine dans le cercle vertueux du positif caché derrière tout cela.

En résumé…

En résumé, une « qualité exagérée » se transforme en « piège ». Dans ce piège, se cache pour chacun d’entre nous un « challenge », une qualité ressource à développer. L’exagération de cette « qualité complémentaire », dit « challenge » devient allergie.

Et pour terminer,  une citation de Christiane Singer qui reflète bien le Quadran d’ofman® : « Le meilleur et le pire ne sont que le recto et le verso du même. »