Emmanuel Blaizot
Une interview pas comme les autres1. Comment es-tu tombé dans le chaudron (coaching) ?
J’étais salarié et j’ai bénéficié d’un coaching.
J’ai trouvé la démarche très intéressante et fructueuse. Mon intérêt pour l’humain déjà présent s’est confirmé.
L’envie d’être coach est née.
Il m’a fallu attendre quelques années de plus pour que ce soit le bon moment. J’ai quitté le salariat, j’ai monté ma structure, j’ai commencé mon activité sur d’autres champs tels que la formation et l’assistance à maîtrise d’ouvrage et je me suis formé au coaching dans le même temps, une période assez « sportive » !
2. Depuis combien de temps coaches-tu ?
Deux ans.
3. Ta définition du coaching ?
Je dirais qu’il s’agit d’accompagner une personne, un groupe ou une organisation au moyen d’entretiens qui ont pour but d’engager un processus de changement.
Le coach aide son client à définir et atteindre ses propres objectifs.
L’aspect relationnel est essentiel, il permet de créer la confiance entre coaché et coach.
La finalité sera d’aider le client à découvrir ses propres clés et devenir autonome au regard de sa problématique.
Un dessin humoristique qui te va bien
4. Ta formation ?
J’ai suivi un Master 2 GRH en coaching des organisations au sein de la Faculté de gestion d’Aix en Provence.
J’ai aussi une formation initiale d’ingénieur.
5. Comment as-tu choisi ta ou tes formations ?
Il existe beaucoup d’écoles de coaching. Pour ma part, je voulais une formation diplomante pour éviter toute ambiguïté. J’avais entendu parlé de la formation de la faculté d’Aix, je me suis procuré le programme qui m’a semblé adapté et bien construit.
J’ai également contacté le responsable du Master pour m’assurer qu’il ne s’agissait pas d’une formation universitaire trop théorique. La majorité des intervenants sont coachs.
La formation prévoyait des temps d’apports et de pratiques bien équilibrés, et notre cursus était couronné par la production et la soutenance d’un mémoire. Ce fut une année dense et passionnante.
C’est une formation qui fait bouger les lignes sur le plan professionnel et personnel.
6. Comment as-tu choisi ta cible ? (Coaching scolaire, coaching de dirigeant, coaching féminin, …)
Mon parcours professionnel m’a conduit à occuper des postes de manager puis de dirigeant dans le privé et le public.
C’est donc devenu naturellement ma cible.
7. Penses-tu qu’il convienne avant d’exercer de suivre un coaching, une thérapie, … ?
Il y a ici deux questions en une : suivre un coaching et suivre une thérapie, et je réponds « oui » aux deux, et je dirais même que c’est indispensable.
Suivre un coaching permet de vivre l’expérience côté client, d’identifier ce qui fonctionne bien et ce qui fonctionne moins bien.
Suivre une thérapie est indispensable. Lors de l’entretien à l’admission au Master 2, le principe de suivi thérapeutique a été posé comme un nécessité préalable et j’y adhère totalement.
Un coach doit avoir travaillé sur lui-même et développé un bonne connaissance de soi afin de ne pas chercher consciemment ou inconsciemment à résoudre ses problématiques à travers la démarche d’accompagnement.
Nous ne venons pas chercher de la reconnaissance. La solidité et la stabilité sont aussi bienvenues lorsque nous sommes confrontés à des situations difficiles porteuses de souffrance et d’émotions.
L’empathie nous permet d’éprouver l’émotion du client en restant conscient que ce n’est pas la nôtre.
8. Un coach légitime cela signifie quoi pour toi ?
Plusieurs ingrédients : une bonne formation (initiale et continue), un code déontologique connu et respecté, une expérience professionnelle avérée, une supervision et enfin de la pratique régulière.
9. Et toi, au début, c’était comment ? (Légitimité, client, cible, cabinet, lieu)
J’ai ressenti le syndrome de l’imposteur au début, je me sentais inexpérimenté malgré les pratiques pendant le Master.
Mes premiers clients faisaient partie de mon réseau professionnel. Les formations m’ont aussi apporté des missions de coaching.
Je ne suis pas un adepte de la prospection tous azimuts. Je fais confiance au relationnel.
10. La supervision, c’est quoi ce machin ?
Il s’agit de rencontres régulières avec un coach expérimenté et formé pour être superviseur.
Pour ma part, je préfère la supervision de groupe. L’intérêt est de partager ses pratiques entre pairs sous le regard bienveillant du superviseur.
J’ai ouïe dire qu’il existait des superviseurs qui n’ont jamais été coach, j’en suis horrifié. Lors des séances de supervision, nous pouvons nous interroger sur le bien fondé d’une approche, sur une situation délicate, sur des questions déontologiques.
C’est très utile et indispensable à mon sens. La supervision permet de faire évoluer ses pratiques et de s’enrichir des expériences de ses pairs.
11. Est-ce utile ?
Oui
12. Es-tu supervisé(e) ?
Oui
13. Es-tu superviseur(se)?
Non
14. La 1ere impression est la bonne, parait-il ? Si tu devais te présenter en 3 minutes que dirais-tu ?
Bonjour, je m’appelle Emmanuel, je suis coach. Je n’ai aucun humour, je suis désagréable et je n’aime pas les gens. Je n’ai aucune expérience, ni formation, je n’ai pas 50 ans.
Si malgré tout, vous aimez les sports à risque et les sensations fortes, contactez-moi. 1
15. Si tu devais expliquer la différence entre le coaching et la thérapie à un enfant de 10-11 ans, que lui dirais tu ?
Si tu veux des réponses, va voir un coach, même ce n’est pas lui qui te les donneras. Si tu veux des questions, va voir un thérapeute, même si ce n’est pas lui qui te les poseras.
Plus sérieusement, le coaching s’intéresse au présent et cherche à donner de l’autonomie, c’est à dire pouvoir se déterminer, faire ses choix par soi même. La thérapie fait des liens entre le passé (souvent l’enfance) et le présent, elle cherche donner ou redonner du confort psychique (à l’intérieur de soi).
16. Peut-on coacher nos proches, amis, familles ?
Non, c’est une des règles déontologiques du coaching. Pour une raison simple : nous ne pouvons pas être partie prenante et en posture d’accompagnement objectif.
Interview réalisée par
Anne Cohen
Coach professionnelle certifiée
Passionnée par les Sciences Humaines et riche d’une expérience de 20 ans dans la grande distribution en tant que manager et coach interne au niveau national et international.
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